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[CR] Compte rendu du colloque “Habiter l’inhabitable” (Francfort/Main, 31 mars-1er avril 2023)

Colloque “Habiter l’inhabitable” à Francfort-sur-le-Main, les 31 mars et 1er avril 2023

Compte rendu rédigé par Louise Valentin et Jeanne Yapaudjian, doctorantes à Sorbonne Université

Tabelau Zénith de Laurence Simon, représentant une maison en cours de démolition
Laurence Simon: Zénith

Le colloque “Habiter l’inhabitable” a été organisé dans le cadre du laboratoire junior franco-allemand interdisciplinaire “Raconter l’habiter” créé en 2020 par les doctorantes et doctorants Peirou Chu (ENS de Lyon), Lea Herrmann (ENS Lyon), Haris Mrkaljevic (ENS Lyon), Melanie Schneider (Université Goethe de Francfort/Main) et Jeanne Yapaudjian (Sorbonne Université). Le colloque s’inscrit dans une série de manifestations organisées au sein de ce laboratoire: une première séance de définition de l’habiter à partir de différentes disciplines; une deuxième séance lors de laquelle le géographe Mathis Stock a exposé son concept de l’habiter en mouvement; un colloque intitulé “Faire face aux crises de l’habitat en France et en Allemagne de la fin du XIXe siècle à nos jours” à l’ENS de Lyon et une discussion sur l’habitat communautaire en Allemagne lors de laquelle quatre urbanistes et architectes allemandes étaient invitées. C’est une nouvelle perspective sur l’habiter qu’il s’agissait d’aborder lors de ce colloque à Francfort, en réfléchissant à la façon dont il est possible d’habiter des lieux inhabitables. Ces deux journées ont eu pour objectif de définir “l’inhabitable”, notion contradictoire en ceci qu’elle désigne des lieux inhospitaliers, associés aux privations, à l’insalubrité, à la violence, des lieux que l’on peine à constituer en chez-soi, des lieux remplissant avant tout des critères de fonctionnalité, mais qui sont tout de même habités. Il s’agissait de définir les limites de l’habitable et de comprendre comment habiter, représenter et faire le récit de l’inhabitable. Le colloque a tenté de répondre à cette question à travers quatre grands axes.

Lors de la première partie intitulée “La ville inhabitable: habiter la rue et les ruines”, Lea Herrmann (agrégée d’allemand, ENS de Lyon) a proposé une étude du roman Keiner stirbt (1990) de l’auteur francfortois Peter Kurzeck (1943-2013), dans lequel les cinq protagonistes, travailleurs occasionnels, petits criminels vivant autour de Francfort, sont incapables d’habiter un lieu dans la durée, se sentant étrangers en tout endroit. Leur vie s’organise autour d’un double mouvement: celui du Fernweh, besoin de parcourir le monde, motivé par la recherche d’argent et par l’alcool, mouvement qui traduit en même temps le sentiment d’être sans cesse en exil, tout en leur permettant de s’assurer de leur propre existence et de raconter des histoires; de l’autre par le Heimweh: nostalgie à ne jamais trouver de chez-soi, causée par ce déracinement permanent. Ensuite , Benoîte Turcotte-Tremblay (doctorante, Université de Montréal) a analysé les ruines modernes décrites par l’autrice française Cécile Wajsbrot dans son roman Nevermore (2021) dans lequel elle dessine une constellation de ruines produites par divers événements dramatiques des XXe et XXIe siècles: guerres, catastrophes naturelles, accidents nucléaires (Tchernobyl), du point de vue de la protagoniste qui vit à Dresde. Ces ruines sont inhabitables parce qu’elles ont été abandonnées et rendues invisibles pour les passants, pour qui elles font partie du paysage. À partir d’exemples précis, Benoîte Turcotte-Tremblay a mis en lumière la façon dont l’observation littéraire des ruines modernes constitue une façon de les habiter, en rendant familiers et signifiants ces lieux de l’altérité disséminés au sein ou en marge des villes. Enfin, Émilie Lamoine (docteure, Université Paris VIII) a terminé cette première section en proposant une étude cinématographique des ruines dans l’Allemagne d’après la Seconde Guerre mondiale. Elle a mis en relief la manière dont les ruines réelles ont été mises en scène dans quatre “films de décombres” (Trümmerfilme): Les assassins sont parmi nous (1946) de Wolfgang Staudte, Somewhere in Berlin (1946) de Gerhard Lamprecht, Allemagne année zéro (1948) de Roberto Rossellini et Berlin Express (1948) de Jacques Tourneur. Ces films se déroulent dans les ruines de deux grandes villes allemandes détruites par les bombardements alliés: Berlin et Francfort-sur-le-Main. La fonction des ruines traduit selon les films des écarts politiques et esthétiques. Les ruines sont des documents historiques permettant l’adoption d’une posture morale édifiante ; elles ont parfois une fonction propagandiste, notamment dans les deux films allemands ; elles sont dans d’autres cas essentiellement des décors spectaculaires, édulcorant la réalité du nazisme. Le caractère inhabitable des ruines est dans certains films la première étape d’une reconstruction matérielle et morale réussie, ou au contraire dans d’autres un lieu incarnant l’échec moral d’une société.

Louise Valentin (doctorante, Sorbonne Université) a ouvert la seconde partie du colloque consacrée à l’intérieur bourgeois inhabitable. Elle s’est penchée du point de vue de la philosophie esthétique et de l’art sur les relations entre les individus et leurs lieux d’habitation en s’appuyant sur un corpus de textes littéraires mais aussi sur le réel architectural de lieux meublés, ornementés par leurs habitants. Il s’agissait de montrer ce que font les intérieurs ornés à outrance sur les plans ontologiques et esthétiques à leurs habitants : personnalisés à l’extrême par leurs habitants, dans certains cas, les lieux deviennent inhabitables, mortifères, réifiants. Certains habitants décorent leur habitation à leur image (les frères Goncourt, Robert de Montesquiou), mais il apparaît que plus l’habitant importe de lui-même dans son intérieur, plus il semble aller vers la mort: les personnages sont vidés de toute énergie vitale par les objets qui les incarnent. Dans À Rebours de Huysmans par exemple, une tortue s’approche d’autant plus rapidement de la mort qu’elle est ornée et ressemble au personnage qui la possède. L’habitation de plus en plus décorée devient inhabitable parce qu’elle tue son habitant, le réifie, elle se fait tombeau – Gustave Moreau s’est trouvé non pas tué mais exclu de son intérieur qu’il a constitué en musée durant sa vie, à sa mort il se trouve lui-même patrimonialisé par cette maison-musée qui porte son nom. Édouard Rolland (docteur, ATER, Université de Lorraine), dans sa communication “La villa Savoye (1928-1931) de Le Corbusier et Pierre Jeanneret ou la ‘machine à habiter’ inhabitable: retour sur un manifeste de l’Architecture Moderne” a présenté l’histoire “privée” de la Villa Savoye à travers un historique de cette bâtisse réalisé à l’aide de la correspondance entre son architecte et sa commanditaire, et de nombreuses photographies. Cette maison créée par Le Corbusier et Pierre Jeanneret sur la commande d’Eugénie Savoye, est le fruit d’une vocation plus artistique qu’architecturale du Corbusier. Dite “machine à habiter”, la maison est en réalité immédiatement victime de malfaçons auxquelles les architectes n’avaient pas pensé, mais surtout qu’ils n’ont pas pu ou voulu corriger. Le Corbusier a ainsi réalisé une anti-machine à habiter, impraticable, sans cesse inondée par les intempéries et mettant en danger ses occupants par le développement de moisissures et la destruction des murs, des sols et des plafonds. L’utopie architecturale du Corbusier visant à réaliser un habitat efficace, pratique, hygiénique est ainsi absolument remise en cause par les faits. Adrian Fix(doctorant, King’s College, Londres), s’est ensuite demandé si habiter était le propre du bourgeois en proposant une étude comparée de l’intérieur bourgeois “dysfonctionnel” dans quatre films : La Cérémonie (1995) de Claude Chabrol, Sans toit ni loi (1985) d’Agnès Varda, Le septième continent (1989) et Funny Games (1997) de Michael Haneke. Il s’est intéressé aux différents protagonistes de ces films qui ont presque tous la particularité d’être à distance de cette bourgeoisie: ce sont des marginaux, des domestiques, des voisins, des étrangers qui observent cette bourgeoisie sans en faire partie. L’habitat de cette dernière est représenté de manière stéréotypée: il est beau, salubre, fonctionnel, décoré et pourtant ils révèle des déséquilibres sociaux et exacerbe les tensions sociales. Ces intérieurs bourgeois sont des lieux de prédation et d’angoisse, d’exclusion et de violence masquée sous l’apparence des bonnes manières. Ces tensions sont provoquées par l’hypocrisie de la bourgeoisie de province qui pousse les personnages exclus à la vengeance (meurtres, destructions), au suicide collectif, à la marginalité totale et à la mort.

La troisième partie du colloque était consacrée à la quête existentielle et à la libération de soi à travers l’expérience de l’inhabitable, par le biais de l’architecture d’abord, puis de la littérature. Julie Cattant (MCF, ENSA de Lyon) est revenue sur l’œuvre de l’architecte français Claude Parent (1923-2016) qui a peu bâti mais qui a pensé et dessiné de nombreuses utopies architecturales. Elle a montré dans quelle mesure la pensée de Parent repose sur “l’inhabiter en mouvement” – à partir d’entretiens qu’elle a réalisés avec l’architecte avant sa mort et de dessins de ce dernier. Cette idée se traduit d’abord dans la théorie de la fonction oblique que Parent a élaborée avec Paul Virilio: le constat que nous vivons tous sur des plans horizontaux les a amenés à inventer le plan oblique, un moyen de déstabiliser le corps, de le sortir d’un immobilisme mortifère. Parent propose aussi l’utopie des villes transitoires, des villes dans lesquelles les hommes du futur seraient des migrants-nomades, obligés de se déraciner d’une ville à l’autre. Le nomade est toujours en train d’habiter un nouveau lieu et peut ainsi habiter le monde de façon plus intense. C’est la civilisation du confort et des habitudes que l’architecte critique, appelant à habiter de façon intranquille et prônant un certain réveil. Seule l’inhabitation est dirigée vers le mystère et fait des hommes des êtres de désir qui s’ouvrent vers ce manque, empêchant l’individu de se fixer et lui faisant prendre des risques. Julie Lamote (doctorante en littérature comparée, Université de Toulouse Jean Jaurès) a ensuite mis en évidence la façon dont l’instable et l’inhabitable peuvent être considérés comme des asiles pour les personnages homosexuels de deux romans de Jean Genet (Notre-Dame-des-Fleurs, 1943; Journal du voleur, 1949) et de Klaus Mann (Der fromme Tanz, 1925; Alexander, Roman der Utopie , 1929). Si ces personnages homosexuels sont rejetés de l’espace social par leur existence – d’autant plus difficile en période de guerre et d’entre-deux-guerres –, ils trouvent dans l’espace de la prison, dans les lieux d’errance, dans les endroits insalubres un refuge. Ces lieux sont à la fois vecteurs d’angoisse mais aussi de sublime et de désir. Par le récit de ces derniers et par la rêverie littéraire, ces lieux inhabitables sont transformés en des lieux habitables.

Enfin, à travers un inventaire des lieux de l’enfermement, la question de l’habitat et du quotidien dans le camp de concentration a été posée, puis celle de l’habitat dans des camps de migrants et autres habitats informels.

Lucie Kaennel (docteur, Université de Lausanne) a ouvert ce panel avec une contribution centrée sur le camp des familles de Theresienstadt à Birkenau et a montré (à partir des quelques rares archives existantes) comment ce lieu a représenté une exception du système des camps du national-socialisme: en effet, par la mise en place d’activités artistiques notamment, ce lieu inhabitable a été rendu habitable. L’historienne a expliqué comment la vie sociale s’y organisait, notamment autour du baraquement d’enfants, seule tentative d’éducation mise en place à Auschwitz. Au sein de ce baraquement, le quotidien des enfants est marqué par différentes activités: ils dessinent, écrivent des poèmes, s’entraînent à présenter des pièces de théâtre, chantent. C’est Freddy Hirsch, un athlète juif de haut niveau, caractérisé par son énergie et adoré des enfants, qui guide cette communauté, l’aide à établir une routine en instaurant des cours, en mettant au premier plan l’hygiène et le sport. Si les nazis ont laissé ce quotidien s’établir dans ce camp de famille, c’est qu’ils redoutaient une visite de la Croix-Rouge et pensaient utiliser cet endroit comme camp-vitrine dont la visite témoignerait d’un traitement acceptable des habitants.

Valerie Foucher-Dufoix (MCF, ENSA de Paris Belleville) a ensuite choisi de présenter un cas d’habitat généralement perçu comme inhabitable, celui du camp de réfugiés. Elle s’est concentrée sur la question de l’hospitalité et de l’inhospitalité du transitoire dans les débats architecturaux à travers l’exemple du camp de La Linière à Grande-Synthe, situé près de Dunkerque, où elle a réalisé des entretiens en tant que sociologue. Après avoir fait un historique des camps de migrants en France, elle a montré comment les projets concernant l’accueil de ces personnes ont pris forme dans des choix architecturaux précis répondant à de multiples enjeux: mettre à l’abri les individus et les assister sur un temps court, mais aussi les contrôler et sécuriser les lieux. Ces enjeux se retrouvent sémantiquement dans la dénomination de ces camps: “centre de mise à l’abri”, “centre d’hébergement d’urgence”. Ces camps de migrants, et notamment celui de Grande-Synthe sont constitués de shelters en bois précaires, avec des cuisines et sanitaires collectifs construits loin de la ville. Ces lieux sont perçus par leurs habitants soit comme provisoires, inhabitables et engendrant la violence soit au contraire comme rassurants et pouvant constituer des lieux d’installation habitables et pérennes. Une réflexion et une expérimentation sur la forme du camp ou de la structure d’accueil des migrants est nécessaire (récupération de bâtiments vides, méthode de construction de camps, etc.) pour répondre à ces enjeux d’accueil, car aucune solution définitive positive n’apparaît pas en l’état, Grande-Synthe ayant été détruit dans un incendie puis non reconstruit. Anne-Claire Vallet (docteure, ATER, IEE – Université Paris VIII) s’est par la suite intéressée aux lieux de vie de migrants vivant aux abords de Paris dans des tentes et des cabanes dissimulées sur des terrains en friche, résultat de la gestion de ceux qui sont traités comme indésirables par les politiques publiques et n’ont de ce fait pas d’autre place dans la ville. Elle a réalisé de 2012 à 2019 des entretiens avec certains de ces migrants qui ont accepté de lui présenter leur habitat. Pour eux, ne pas avoir de quoi s’abriter est un sentiment d’humiliation lié à un mépris social, c’est pourquoi il est important de dissimuler leur lieu de vie – une photographie prise par la chercheuse montre la cabane d’un migrant cachée dans la végétation près d’une autoroute. Au cours de son exposé, l’architecte-anthropologue a montré qu’habiter ne se résumait pas simplement à vivre, mais à donner une tonalité, une certaine harmonie à la vie : ces migrants ont pu rendre des lieux très précaires a priori inhabitables (menace de délogement, absence d’accès à l’eau ou l’électricité), un peu plus habitables en personnifiant et décorant ces lieux, qu’ils ont d’ailleurs le plus souvent construits eux-mêmes. La décoration de leurs intérieurs apparaît comme un moyen de vivre mieux, mais pas comme la réalisation d’un chez-soi : ils ne peuvent pas s’identifier à ces lieux qui renvoient une image dévalorisante de soi. Daniel Hadwiger (docteur, Leibniz-Institut für Raumbezogene Sozialforchung) a ensuite présenté ses recherches actuelles centrées sur l’habitat des travailleurs immigrés (originaires principalement des pays du Maghreb, d’autres pays d’Afrique et du sud de l’Europe) à Marseille, des années 1950 aux années 1980, à partir de diverses archives consultées à Marseille et dans les communes environnantes. Après avoir exposé les différents types d’habitats où étaient logés ces travailleurs – bidonvilles, cités de transit construites pour être provisoires, grands ensembles, mais aussi vieux immeubles insalubres du centre ou hôtels à bas coût –, il s’est surtout intéressé à l’évolution de la perception de ces lieux par la presse et par les autorités. Si dans les années 1970, certains des bidonvilles considérés comme inhabitables par les autorités (comme celui de Fonscolombes) sont rasés et les habitants déplacés dans des grands ensembles (une mission considérée comme civilisatrice par les politiques), ce sont ces grands ensembles qui ont été perçus comme “inhabitables” par les habitants: ces logements étaient certes synonymes de confort, mais aussi de surveillance, d’isolement, de loyers élevés et de racisme, si bien qu’un certain nombre de travailleurs ont refusé d’y emménager. Stefan Zimmermann (historien et directeur du musée en plein air du Kiekeberg) a clos le colloque en présentant son travail en tant que directeur d’un musée situé près de Hambourg, qui conserve des lieux “inhabitables” datant des années 1940 à 1960. Des baraquements y sont exposés, des lieux d’habitat temporaire (Behelfsheime), des cabanes en tôle ondulée (Nissenhütten) trouvés dans différents endroits en Allemagne, dans lesquels ont vécu des prisonniers, des soldats, des réfugiés. La conservation de ces habitats est d’autant plus essentielle qu’il existe très peu de sources les concernant, et qu’ils n’ont pendant longtemps suscité qu’un intérêt limité aux yeux des spécialistes et du public. Ils témoignent de façon matérielle de certains moments historiques. Ils ont parfois eu plusieurs vies : l’un d’entre eux a d’abord été habité par des travailleurs du Troisième Reich, puis par des travailleurs forcés pendants la Deuxième Guerre mondiale, et enfin par des réfugiés après la guerre – dans ce cas, c’est le contexte qui définit le caractère habitable ou inhabitable du lieu. Une des questions importantes que se sont posés Zimmermann et ses collègues a été de savoir comment transmettre aux visiteurs une idée de la façon dont on vivait dans ces lieux. Ils ont fait le choix de la “gelebte Geschichte” (histoire vécue): des acteurs formés par des historiens rejouent dans certains baraquements le quotidien d’une époque passée.

Ce colloque a donné lieu à des échanges très fructueux entre les différentes disciplines autour du concept d’inhabitable: la rencontre entre une approche très concrète apportée par les architectes, les anthropologues, les historiens, les spécialistes de cinéma et une approche plus abstraite de la littérature ou de la philosophie a été particulièrement intéressante. Les discussions ont montré l’importance de ce sujet et sa pertinence pour de nombreux domaines de recherche. Une publication est prévue.

Aperçu du déroulement du colloque

Panel 1 – La ville inhabitable: habiter la rue et les ruines

Lea Herrmann (professeure agrégée): “Und schon jahrelang auf dem Heimweg” – Die Unmöglichkeit anzukommen als formgebendes Motiv bei Peter Kurzeck.

Benoîte Turcotte-Tremblay (doctorante, Université de Montréal): Ruines habitables: Nevermore de Cécile Wajsbrot.

Emilie Lamoine (docteure, Université Paris VIII): Habiter l’Allemagne détruite après 1945 dans quatre films de l’immédiat après-guerre (de Wolfgang Staudte, Gerhard Lamprecht, Jacques Tourneur et Roberto Rossellini).

Panel 2 – L’interieur bourgeois inhabitable: habiter la maison dysfonctionnelle

Louise Valentin (doctorante, Sorbonne Université): Quand l’intérieur de la maison se retourne contre son créateur : réification, exclusion et mort de l’habitant.

Edouard Rolland (docteur, ATER, Université de Lorraine) : La Villa Savoye (1928-1931) de Le Corbusier et Pierre Jeanneret ou la « machine à habiter » inhabitable : retour sur un manifeste de l’Architecture Moderne

Adrian Fix (doctorant, King’s College, Londres): Habiter, le propre du bourgeois? L’intérieur bourgeois dysfonctionnel étudié à travers plusieurs films croisés de Claude Chabrol et Michael Haneke.

Panel 3 – Quête existentielle et libération de soi à travers l’expérience de l’inhabitable

Julie Cattant (MCF, ENSA de Lyon): Inhabiter en mouvement: Claude Parent et le vertige du déracinement.

Julie Lamote (doctorante, Université de Toulouse – Jean Jaurès): L’inhabitable et l’instable comme asiles chez Jean Genet et Klaus Mann.

Panel 4 – Habiter les lieux de l’enfermement
A – Habiter le camp de concentration

Lucie Kaennel (docteur, Université de Lausanne) : Wohnen, wo leben der sichere Tod ist: das Theresienstadter Familienlager in Birkenau

B – Inhabitable et migration : camps de réfugiés, camps de travailleurs, bidonvilles et friches

Valérie Foucher-Dufoix (MCF, ENSA de Paris Belleville): Hospitalité/inhospitalité du transitoire dans les débats architecturaux: l’exemple du camp de réfugiés de Grande-Synthe-France.

Anne-Claire Vallet (docteure, ATER, IEE – Université Paris VIII): Vivre caché dans les délaissés des villes: le cas des migrantes et migrants habitant dans des tentes et des cabanes dissimulées sur des terrains en friche.

Daniel Hadwiger (docteur, IRS Erkner): Provisorische Heimat: Die Unterbringung migrantischer Arbeitskrafte in Marseille, 1950- 1980.

Stefan Zimmermann (historien et directeur du musée en plein air du Kiekeberg): Architekturen des Unbewohnbaren bewahren, ausstellen und vermitteln: Behelfsheime, Baracken und Flüchtlingscontainer in deutschen Freilichtmuseen.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
jeanneyapaudjian (21 avril 2023). [CR] Compte rendu du colloque “Habiter l’inhabitable” (Francfort/Main, 31 mars-1er avril 2023). Ailleurs germaniques, nordiques et néerlandophones. Consulté le 17 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tkj5


Une réponse sur “[CR] Compte rendu du colloque “Habiter l’inhabitable” (Francfort/Main, 31 mars-1er avril 2023)”

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